Evoquons ici la configuration de notre
cimetière.
La plus ancienne illustration que nous
possédons, date de 1867. C’est une œuvre
de Romain CAZES (1808-1881). Ce
peintre présenta au Salon de 1869,
six dessins sur les Bernardines.
Sur la photo ci-dessous, nous voyons
deux Bernardines dans leur habit de
cette époque, agenouillées près d’un
tumulus portant la croix de blancs
coquillages. Nous remarquons aussi
au chevet du tertre une petite croix
rustique.
La lithographie intitulée »paysage
de Saint-Bernard » que l’on peut dater
de 1856-1860, montre à l’arrière-plan
l’entrée du cimetière.
Les petites croix ont disparu pour une
grande croix de bois, signe du Salut.
Des descriptions du cimetière de 1873 ou
1874 notent la grande croix et les ifs
« arbres de regret et d’ espérance ».
De quand date le plant au bout de
chaque tumulus ? Une photo de 1903,
montre l’existence de touffes végétales.
Arrêtons-nous sur ces deux symboles
forts :la coquille et le végétal.
Les nervures radiales, du coquillage,
semblables à des rayons ne donne-
t-il pas un halo d’immortalité. Et
l’art a souvent utilisé ce symbole.
Nous voulons croire que nos toutes
premières Sœurs Bernardines n’ont pas pris
ces coquilles uniquement parce qu’elles
abondaient dans le sable des dunes.
Mais qu’elles ont perçu leur message
silencieux. Le coquillage, symbole de
la vie mystique devait leur parler du
secret de la perle.
La plante qui résiste au chevet des
tertres dit plus que la distinction des
sépultures. Elle nous parle de la vie,
de celle qui renaît du » grain tombé
en terre »
Ces touffes végétales dans ce carré de
sable balayé par le vent ou brulé par
le soleil sont porteuses d’ espérance.
Elles nous apprennent à deviner dan
tous les sables-ceux de nos vies et
ceux qui nous entourent- le jardin
à venir !
Ecoutons Pierre Bonte, après une visite :
« Nulle part ailleurs, je n’avais éprouvé une
telle impression de sérénité, un tel sentiment
de la vanité des choses. Je me trouvais dans
un espace d’un dépouillement total,… »
(« La France que j’aime »,2010)